Abbaye Saint-Pierre d'Hautvillers

C'est Saint Nivard, neveu du célèbre Roi de France Dagobert, qui fonda cette Abbaye. Attiré par la vie monastique, il se retira en Haute-Saône, au monastère de Luxeuil, célèbre à cette époque. Mais il ne devait pas y rester car en 655, il fut appelé à succéder à Reims à l'Archevêque Landon. C'est au cours d'un voyage dans la région champenoise, qu'il eut, dit-on, une vision extraordinaire et prophétique, qui le décida à fonder sur la montagne même d'Hautvillers un nouveau monastère. Donc, en 650, Saint Nivard, archevêque de Reims et auquel succéda Saint Rieul en 669, entreprit de construire une église en l'honneur de Saint Pierre et des Apôtres. Cette Eglise fut ensuite entourée d'un monastère où l'on vivait selon la règle de Saint Maur, prolongeant celle de Saint Benoît. En 841, le père Abbé Halduin reçut les reliques de Sainte Hélène des mains d'un prêtre du Diocèse de Reims qui avait dérobé la partie supérieure du corps de la Sainte Impératrice à Rome (pratique assez courante en ce temps là). C'est ainsi que Hautvillers devint un centre de dévotion et de pèlerinage à Sainte Hélène (mère de l'empereur romain Constantin et fêtée le 18 août et le lundi de Pentecôte). Elle fut reconstruite au X ième siècle après les destructions dues aux invasions normandes, puis aux XVI ième et XVII ième siècles. A la Révolution de 1789, les reliques de Sainte Hélène furent soigneusement enlevées et confiées à l'Eglise Saint Leu à Paris. Ce n'est qu'en 1827 qu'une partie de celles-ci fut rendue à Hautvillers et conservée dans la chasse de Sainte Hélène située actuellement sur le côté gauche de l'autel de l'Abbaye. Le reste du corps est resté à l'église Saint Leu à Paris.