Preuve de l'exactitude de la conjecture des nombres premiers jumeaux (8ième problème de Hilbert)
Note à l'intention du lecteur
Le bref document qui suit se propose d'établir, à l'aide de moyens relativement simples, que la quantité de nombres premiers jumeaux est infinie, et donc que la conjecture qui concerne cette notion est en fait un théorème.
Les nombreuses études abordant cette question n'ont jamais abouti. Celle-ci se propose donc de mettre un terme définitif à ce problème. La méthode employée utilise seulement le principe d'inclusion-exclusion de De Moivre, le théorème de densité de Chebotarev, le troisième théorème de Mertens et quelques propriétés élémentaires d'arithmétique concernant la fonction indicatrice d'Euler.
Elle permet également de traiter, tout aussi efficacement, aussi bien la célèbre conjecture de Golback que celle de De Polignac dans des documents ultérieurs qui ne demandent plus, actuellement, que le temps de leur rédaction.
Ce document a été rédigé avec le plus grand soin et en ayant toujours présent à l'idée la maxime de Nicolas Boileau :
"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément".
Puisse le lecteur aborder ces lignes l'esprit ouvert et dénué de préjugés.
Avertissement 1. Les deux nombres premiers 2 et 3, qui jouent souvent un rôle particulier et qui, ici, ne peuvent prétendre être des jumeaux, ont été rangés à part pour des raisons qui apparaîtront plus loin. Les complications qui en découlent sont assez minimes comme on pourra le voir et il en résultera seulement quelques restrictions faciles à comprendre. 2. Lorsqu'il abordera la preuve du théorème qui fait l'objet de cette étude, ainsi que son corollaire, le lecteur ne devra jamais perdre de vue que la variable x (nombre entier) qui apparaît dans les "pseudo-égalités" a pour vocation de "tendre vers l'infini". Cela pour expliquer que, en de nombreux endroits, il n'est pas fait usage du signe = mais du signe ≈ . En effet, les deux membres des "pseudo-égalités" sont des quantités fluctuantes au gré de la variable mais qui ne sont jamais absolument égales : elles tendent seulement asymptotiquement l'une vers l'autre plus ou moins rapidement. Cette manière de faire, qui se comprend très bien, nous a paru plus simple que celle qui consisterait à introduire "lim" dans chacun des deux membres, ou à utiliser les notations de Landau pour être parfaitement rigoureux. 3. Les mot "inférieur(s)" et "supérieur(s)" devront toujours être pris au sens large sauf spécification contraire. 4. Pour simplifier l'écriture, nous admettrons que √x signifie, sans conséquence, aussi bien la racine exacte que sa partie entière (dans les applications numériques). 5. Nous supposons connu du lecteur le fait que tout nombre premier est de la forme 6k-1 ou de la forme 6k+1
Soit x un entier naturel arbitraire, infiniment grand, mais parfaitement défini.
Considérons d'abord
l'ensemble M = {9, 15, 21, 25, 27, 33, 35, 39, 45, ...} ⊆ [9, x] des nombres impairs m non premiers, vérifiant 9 ≤ m ≤ x.
Cet ensemble peut être construit grâce au Crible de Sundaram présenté ci-dessous, ou à l'aide d'un programme informatique.
Cliquez sur le lien ci-dessous pour obtenir les 19867 premières valeurs de M (jusqu'à 49997 = (2×1190 + 1)(2×10 + 1)) et les 5133 premiers nombres premiers.
Ce crible (publié en 1934 par le mathématicien indien du même nom) permet de trouver les impairs non premiers grâce à des suites arithmétiques placées en lignes ou en colonnes.
Il utilise le fait qu'en déterminant l'ensemble des impairs composés, on peut en déduire l'ensemble des nombres premiers par complémentarité.
Considérons deux nombres impairs quelconques 2m + 1 et 2n + 1 (m et n différents de 0). On a : (2m + 1)(2n + 1) = 2(m + n + 2mn) + 1
Alors, en faisant varier m et n à partir de 1, on obtient l'ensemble des produits de deux nombres impairs, c'est-à-dire l'ensemble des impairs composés (non premiers) comme cela est partiellement reproduit dans le tableau ci-dessous où les lignes et les colonnes sont des suites arithmétiques ayant pour raison 4n+2 et 4m+2 respectivement.
Pour résumer, tout nombre impair (sauf 1) présent dans ce tableau est donc composé, tandis que tout nombre impair (sauf 1) absent de ce tableau est premier.
Crible de Sundaram (ce n'est pas autre chose qu'une table de multiplication qui ne considère que les nombres impairs, mais voir la note 1)
Ligne rouge : valeurs de m Ligne jaune : valeurs de 2m + 1
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
...
3
5
7
9
11
13
15
17
19
21
23
25
...
Colonne rouge : valeurs de n
Colonne jaune : valeurs de 2n + 1
1
3
9
15
21
27
33
39
45
51
57
63
69
75
...
2
5
15
25
35
45
55
65
75
85
95
105
115
125
...
3
7
21
35
49
63
77
91
105
119
133
147
161
175
...
4
9
27
45
63
81
99
117
135
153
171
189
207
225
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5
11
33
55
77
99
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143
165
187
209
231
253
275
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6
13
39
65
91
117
143
169
195
221
247
273
299
325
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7
15
45
75
105
135
165
195
225
255
285
315
345
375
...
8
17
51
85
119
153
187
221
255
289
323
357
391
425
...
9
19
57
95
133
171
209
247
285
323
361
399
437
475
...
10
21
63
105
147
189
231
273
315
357
399
441
483
525
...
11
23
69
115
161
207
253
299
345
391
437
483
529
575
...
12
25
75
125
175
225
275
325
375
425
475
525
575
625
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
Considérons ensuite,
d'une part l'ensemble M* = [11, 17, 23, 27, 29, 35, 37, 41, 47, ...} ⊆ [11, x+2] des nombres impairs m obtenus en ajoutant à chacun des éléments de M le nombre 2, donc vérifiant 11 ≤ m ≤ x+2, et d'autre part la fonction f de M dans M* telle que, ∀m∈M f(m) = m+2. Cette fonction est visiblement une bijection de M dans f(M) = M*. L'ensemble image f(M) = M* est la réunion de deux ensembles, visiblement non vides et évidemment disjoints : G0, ensemble des images qui ne sont pas des nombres premiers et G1, ensemble des images qui sont des nombres premiers.
Traduit autrement, ∀m∈ M
si f(m) ∈ G0, alors le couple (m, m+2) contient zéro nombre premier (ne contient aucun nombre premier) (d'où l'indice 0 pour G0),
si f(m) ∈ G1, alors le couple (m, m+2) contient (exactement) un nombre premier (d'où l'indice 1 pour G1) qui est m+2.
Considérons enfin
l'ensemble P = {5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59, 61, ...} des nombres premiers p vérifiant 5 ≤ p ≤ x+2 (2 et 3 étant donc rangés à part comme déjà signalé).
Evidemment, G1 est une partie de P et l'ensemble P-G1 n'est pas vide puisqu'il possède (entre autres) le nombre premier 5 qui n'appartient pas à G1 sinon 3 appartiendrait à M, ce qui est exclu.
Si p est un nombre premier de P-G1 supérieur à 13 et inférieur à x+2, alors, p-2 est forcément premier également puisque sinon, étant à la fois impair au même titre que p et composé, il serait dans M, et son image par f, c'est-à-dire p, serait dans M*, ce qui est impossible puisque p appartient à P-G1.
Essentiellement, il en résulte alors trois choses :
1) que p et p-2 sont en fait des nombres premiers jumeaux que nous désignerons respectivement par "sup-jumeaux" et "inf-jumeaux".
2) qu'ils sont respectivement de la forme 6k+1 et 6k-1 (k ≥ 2).
3) et que tous les couples de premiers jumeaux, sauf (3,5) et (5,7) s'obtiennent par le procédé indiqué
En outre, dans l'hypothèse précédente, puisque p-2 est de la forme 6k-1, alors, p-4, qui s'écrit 6k-3, étant visiblement un nombre impair, appartient à l'ensemble M.
La conséquence importante et immédiate est que p-2 est un élément de G1 lorsque p est un élément de P-G1 et que P-G1 contient tous les sup-jumeaux et rien d'autre.
On voit donc que tous les couples de nombres premiers jumeaux sont formés d'un premier p de P-G1 et du premier p-2 qui lui est associé dans G1,
ou si l'on préfère, d'un premier p de G1 et du premier p+2 qui lui est associé dans P-G1.
Nous pouvons observer au passage que les nombres premiers p de G1 autres que les inf-jumeaux sont ceux tels que p-2 et p+2 sont des impairs composés.
Le problème qui se pose donc pour commencer, afin d'établir que l'ensemble des premiers jumeaux est infini, est de dénombrer d'une manière aussi précise que possible cet ensemble P-G1, dénombrement qui ne semble pas, a priori, possible de manière directe, mais qui peut être obtenu en faisant la différence entre les cardinaux de P et de G1, puisque G1 ∪ (P-G1) = P et G1 ∩ (P-G1) = ∅
ce qui implique Card(G1) + Card(P-G1) = Card(P)
****
Arrivé à ce point, il semble bon d'illustrer les notions précédentes par un diagramme sagittal faisant ressortir la simplicité du cadre ainsi créé pour les besoins du raisonnement qui va suivre.
Afin de fixer les idées et à titre d'exemple, prenons pour p la valeur 13 appartenant à P-G1 (13 premier et impair, remarquons-le).
Alors p-2 (=11) est forcément premier, car, s'il ne l'était pas, étant impair au même titre que p (=13) et non premier, il appartiendrait à M, et son image p (=13) par f appartiendrait donc à M* ce qui est visiblement contradictoire avec le fait qu'elle n'appartient pas à G1.
On voit alors clairement, dans le diagramme ci-dessus, que les couples de jumeaux sont formés d'un nombre (l'inf-jumeaux) noir sur fond jaune dans G1, apparié avec un nombre (le sup-jumeaux) blanc sur fond rouge dans P-G1, comme (11 , 13) ; (17 , 19) ; etc ...
****
Une autre façon de présenter les choses consiste à mettre en regard, dans un tableau, les nombres impairs m non premiers de M et leurs images f(m) = m+2 dans M*, comme ci-dessous :
M
9
15
21
25
27
33
35
39
45
49
51
55
57
63
65
69
75
77
81
85
87
91
93
95
99
105
111
115
117
119
121
etc...
G0 ∪ G1 ∪ P-G1
5
7
11
13
17
19
23
27
29
31
35
37
41
43
47
51
53
57
59
61
65
67
71
73
77
79
83
87
89
93
95
97
101
103
107
109
113
117
119
121
123
etc...
Dans ce tableau,
1. les cellules de la première rangée contiennent, sur fond blanc, les nombres impairs du crible de Sundaram et, sur fond noir, rien. C'est une manière de marquer que les nombres sur fond rouge de la deuxième rangée n'appartiennent pas à f(M)=M*;
2. les cellules de la deuxième rangée contiennent sur fond blanc les éléments de G0, sur fond jaune ceux de G1 (les uns étant les inf-jumeaux comme 11, 17, 29 et les autres non comme 23, 37, 47) et sur fond rouge ceux de P-G1 (les sup-jumeaux)
En somme, on trouve les jumeaux dans les couples de cellules mitoyennes, celle de gauche étant jaune et celle de droite rouge.
On remarquera que :
1. Le diagramme sagittal et le tableau contiennent forcément tous les nombres impairs (sauf 1 et 3).
2. Tous les nombres premiers (sauf 2 et 3) étant de la forme 6k±1 (k>0), les inf-jumeaux, sauf 3, sont de la forme 6k-1 et les sup-jumeaux, sauf 5, sont de la forme 6k+1.
3. Toute cellule de la seconde rangée, sur fond rouge (contenant un sup-jumeau sauf 5 et 7), est forcément précédée d'une cellule sur fond jaune (contenant un inf-jumeau).
****
Ainsi donc, la fonction f a permis de trier les nombres premiers et de séparer ceux qui sont des "sup-jumeaux" des autres.
Il est donc acquis, dorénavant, que les nombres de G1, qui sont tous premiers, ne peuvent être des "sup-jumeaux", et qu'en revanche, ceux de P-G1 sont tous des "sup-jumeaux" et qu'il ne peut y en avoir d'autres, les "inf-jumeaux étant, eux, dans G1, mélangés à d'autres premiers qui n'ont pas cette qualité.
Théorème
Soit R(x+2) le nombre de "sup-jumeaux" inférieurs à x+2; R(√x+2) le nombre de "sup-jumeaux" inférieurs à √x+2; γ = 0.5772156649 0153286060 la constante d'Euler-Mascheroni et C2 = 0.6601618158 4686957392 la constante de Shah et Wilson (constante des nombres premiers jumeaux).
Alors :
Démonstration
Désignons par R(x+2) (resp δ(x+2), n) le nombre de "sup-jumeaux" de [1, x+2] (resp. le nombre de premiers de G1, le nombre de premiers π(x+2) de [1, x+2]).
On a l'égalité : R(x+2) + δ(x+2) = π(x+2) - 2 = n - 2(****)
la présence de -2 s'expliquant par le fait que les premiers 2 et 3, n'appartenant ni à P-G1 ni à G1, ne sont comptés ni dans R(x+2) ni dans δ(x+2), tandis qu'ils le sont dans π(x+2).
Le tableau suivant fait bien apparaître la justesse de la remarque précédente :
La présence de -2 dans la formule étant éclaircie, venons-en à la démonstration proprement dite du théorème.
Le but poursuivi est de trouver δ(x+2) pour en déduire R(x+2) à partir de l'égalité précédente, pour x infiniment grand.
Observons en premier lieu que chaque nombre m ∈ M (m impair non premier) est divisible par l'un, au moins, des premiers inférieurs à √m, nombre qui est lui-même inférieur ou égal à √x
Soit alors E = {3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, ... , pλ} l'ensemble des premiers pi (i ∈ [2, 3, ... , λ] p2=3; p3=5; p4=7; p5=11; ... etc ...) inférieurs à √x, autres que 2.
Tout nombre m de M a, au moins, un diviseur premier (qui ne peut être 2, m étant un composé impair) dans cet ensemble en vertu de la remarque précédente.
(A)
Considérons d'abord les suites arithmétiques Si ⊂ M formées des multiples inférieurs à x des différents premiers pi de cet ensemble E, multiples obtenus en les multipliant exclusivement par les impairs strictement supérieurs à 1:
Les nombres envisagés sont donc tous de la forme (2k+3)pik∈N et on a, l'expression ⌊ z ⌋ représentant la partie entière de z :
On remarquera trois choses à propos de ces suites arithmétiques :
1) pi n'appartient pas à Si
2) le premier nombre de Si est 3pi, le dernier est ( 1 + 2 × ⌊(x - pi)/(2 × pi )⌋ ) × pi
3) la raison de Si est 2pi
Le tableau suivant, dans lequel les cellules en jaune ne sont là que pour faire le lien avec le crible de Sundaram et aussi pour justifier certaines remarques ultérieures, résume la situation.
3
5
7
9
11
13
15
17
19
21
23
25
etc ...
3
S2
9
15
21
27
33
39
45
51
57
63
69
75
etc ...
5
S3
15
25
35
45
55
65
75
85
95
105
115
125
etc ...
7
S4
21
35
49
63
77
91
105
119
133
147
161
175
etc ...
11
S5
33
55
77
99
121
143
165
187
209
231
253
275
etc ...
13
S6
39
65
91
117
143
169
195
221
247
273
299
325
etc ...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
Si
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
etc ...
Ces suites, on le reconnait, ne contiennent pas autre chose que les nombres des lignes du crible de Sundaram présenté plus haut,
qui, dans la colonne jaune de gauche, contiennent un nombre premier, les autres lignes n'étant pas concernées.
Elles contiennent d'ailleurs, à l'évidence, et c'est ce qui fait leur intérêt, tous les nombres de ces autres lignes.
En d'autres termes : (1)
(B)
Considérons ensuite les suites arithmétiques Si* ⊂ M* formées en ajoutant 2 à chacun des nombres des suites Si précédentes :
Les nombres envisagés sont donc tous de la forme (2k+3)pi+2k∈N
Ces suites arithmétiques particulièrement intéressantes sont présentées dans le tableau suivant et on remarquera aussi trois choses à leur propos :
1) pi+2 n'appartient pas à Si*
2) le premier nombre de Si* est 3pi+2, le dernier est ( 1 + 2 × ⌊(x - pi)/(2 × pi )⌋ ) × pi + 2
3) la raison de Si* est 2pi comme pour Si
3
5
7
9
11
13
15
17
19
21
23
25
etc ...
3
S2*
11
17
23
29
35
41
47
53
59
65
71
77
etc ...
5
S3*
17
27
37
47
57
67
77
87
97
107
117
127
etc ...
7
S4*
23
37
51
65
79
93
107
121
135
149
163
177
etc ...
11
S5*
35
57
79
101
123
145
167
189
211
233
255
277
etc ...
13
S6*
41
67
93
119
145
171
197
223
249
275
301
327
etc ...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
Si*
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
etc ...
Il est clair, en vertu de l'égalité (1), que :
(2)
et donc que le nombre de premiers de G1, c'est-à-dire δ(x+2), (égal au nombre de premiers de M*) est égal au nombre de premiers de la réunion des suites Si*
Attention ! Le programme ci-dessous sera très utile aux lecteurs courageux qui étudieront de près la note no 2
Dans le champ de gauche, saisissez un nombre compris au sens large entre 9 et 6240 puis cliquez sur le bouton pour afficher les suites Si et Si*
Or, nous avons, d'une part, le moyen d'évaluer le nombre de premiers de chacune des suites arithmétiques Si*, et, d'autre part, le moyen de cumuler les résultats obtenus sans doublons, avec une précision maximale à l'infini : il s'agit du théorème de densité de Chebotarev, d'une part, et du principe d'inclusion-exclusion de De Moivre, d'autre part.
Pour rappel, voici quelques résultats connus concernant certaines espèces de suites arithmétiques comme celles que nous rencontrons ici :
Le théorème de la progression arithmétique de Dirichlet, généralisé par Chebotarev, affirme que, si a et b (a, b >0) sont deux nombres premiers entre eux, alors il y a une infinité de nombres premiers parmi les termes de la progression arithmétique de terme général a + kb (k ∈ N et a ⋏ b = 1)
**********
Quelques valeurs de φ(n)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0
1
1
2
2
4
2
6
4
6
1
4
10
4
12
6
8
8
16
6
18
2
8
12
10
22
8
20
12
18
12
28
3
8
30
16
20
16
24
12
36
18
24
4
16
40
12
42
20
24
22
46
16
42
5
20
32
24
52
18
40
24
36
28
58
6
16
60
30
36
32
48
20
66
32
44
7
24
70
24
72
36
40
36
60
24
78
8
32
54
40
82
24
64
42
56
40
88
9
24
72
44
60
46
72
32
96
42
60
**********
Le théorème des nombres premiers affirme, quant à lui, que, si π(n) est la suite dont le nième terme est égal au nombre de nombres premiers inférieurs à n, alors cette suite tend asymptotiquement vers la suite n / ln(n), ce qui équivaut à dire que la suite différence de ces deux suites tend vers 0, ce qui s'écrit :
**********
Enfin, la version quantitative du théorème de Dirichlet, démontrée en 1896 indépendamment par Hadamard et La Vallée Poussin, affirme que le nombre π(n, a, b) de nombres premiers inférieurs à n au sens large dans la suite de terme général a + kb (k ∈ N et a ⋏ b = 1) est équivalent à Li(n)/φ(b). Ce théorème est une généralisation du précédent qui correspond au cas a = 0 et b = 1.
Voir le tableau de la note no 7
Calcul de la valeur de li(x)
Arrivé à ce point, et pour la suite du raisonnement, le lecteur doit prendre conscience de la différence importante qui existe entre les suites Si et les suites Si*,
donc que, lorsque x tend vers l'infini, le théorème de Chebotarev s'applique parfaitement aux secondes, alors que ce n'est pas le cas pour les premières.
En effet, comme nous allons le voir,
le premier terme des suites Si* est premier avec la raison, contrairement à ce qui a lieu, de manière évidente, pour les suites Si, et c'est là toute la différence.
En effet, donc :
1. Lorsque x tend vers l'infini, il en est de même de √x et donc du nombre de termes ⌊(x-pi)/2pi⌋ des suites Si*, puisque pi ≤ √x entraine ⌊(x-pi)/2pi⌋ = ⌊x/2pi-1/2⌋ ≥ ⌊x/2pi⌋ - 1 ≥ ⌊√x/2⌋ - 1.
Le nombre des termes des suites Si* tend donc vers l'infini en même temps que x.
2. Les premiers nombres de ces suites Si*, nombres que l'on pourrait désigner comme étant leurs "germes", sont de la forme 3pi+2,
tandis que la raison est 2pi. Ces "germes" 3pi+2 sont premiers avec la raison 2pi.
Il s'agit d'établir que 3pi+2 et 2pi sont premiers entre-eux du fait que pi est impair :
Si d∈N est un diviseur commun de pi+2 et de 2pi, alors, ∃r∈N et ∃s∈N tels que pi+2=dr et 2pi=ds.
On en déduit ds+4=2dr donc 2dr-ds=d(2r-s)=4 et il en résulte que d ne peut prendre que les valeurs 1, 2 ou 4.
Les valeurs 2 et 4 étant exclues (puisque sinon d, pair, diviserait le nombre impair pi+2 ce qui est impossible), on en déduit que d=1 et que pi+2 et 2pi sont bien premiers entre-eux.
En conséquence de quoi 3pi+2 et 2pi sont également premiers entre-eux car si d divise ces deux nombres, il divise à la fois 2pi et leur différence pi+2 ce qui implique d=1 d'après ce qui précède
(cela n'a rien d'étonnant puisque si a est premier avec b, il est aussi premier avec a+b et a-b et réciproquement).
Nous allons donc pouvoir appliquer le théorème de densité de Chebotarev non seulement à chaque suite Si* mais aussi aux intersections de ces suites prises 2 à 2, 3 à 3, etc..., comme on va le voir.
**********
λ étant l'indice du nombre premier immédiatement inférieur à √x , 𝓅 la fonction retournant le nombre de premiers d'un ensemble d'entiers et φ la fonction indicatrice d'Euler, on a successivement :
On peut être étonné de voir apparaître le terme dans l'égalité ci-dessus.
Pourtant, sa présence s'explique du fait que, dans chacune des suites Si* considérées dans le calcul, les sup-jumeaux pi+2 n'ont pas lieu d'être comptabilisés (alors qu'ils le seraient) puisqu'ils ne font pas partie des suites Si* comme on l'a vu.
Ainsi, les sup-jumeaux 5, 7 et 13 par exemple, auraient été pris en compte dans le calcul, à tort, puisqu'en fait ils ne font pas partie des suites S2*, S3* et S5*.
Le nombre total des sup-jumeaux de cette espèce étant R(√x + 2), ce nombre doit donc être retranché dans l'expression du nombre total de sup-jumeaux inférieurs à x+2 que donne l'application judicieuse du théorème de Chebotarev.
Cette remarque faite, nous devons nous arrêter ici un instant pour justifier l'égalité qui suit.
En effet, il s'agit, à partir de maintenant, d'évaluer, à l'aide du théorème de densité de Chebotarev, les nombres sous les Σ,
et nous devons donc prouver, au préalable, que les conditions d'application de ce théorème sont bien satisfaites.
Nous avons déjà prouvé que le dit théorème s'applique aux suites Si*, mais qu'en est-il de leurs intersections 2 à 2, 3 à 3, etc... ?
Occupons-nous donc, pour commencer, des intersections de la forme Si ∩ Sj, et rappelons nous
d'une part que les nombres des suites Si sont de la forme (2k+3)pi (k∈N) et donc que ceux des suites Si* sont de la forme (2k+3)pi + 2 (k∈N)
et d'autre part que ces suites ont pour raison 2pi l'une et l'autre par construction.
Les éléments communs à Si et Sj étant les multiples à la fois de pi et de pj, ces éléments communs sont donc les multiples de pipj puisque pi et pj sont premiers, donc premiers entre-eux.
Il en résulte que les intersections Si ∩ Sj sont évidemment des suites arithmétiques dont le premier terme est 3pipj et la raison 2pipj
D'où il découle que les intersections Si* ∩ Sj* sont aussi des suites arithmétiques dont le premier terme est 3pipj+2 et la raison 2pipj.
Il ne reste plus à montrer que 3pipj+2 et 2pipj sont premiers entre-eux du fait que pipj est impair :
Si d est un diviseur commun de pipj+2 et 2pipj, alors, ∃r∈N et ∃s∈N tels que pipj+2=dr et 2pipj=ds.
On en déduit 2pipj+4=ds+4=2dr donc 4=2dr-ds=d(2r-s) et il en résulte que d ne peut prendre que les valeurs 1, 2 ou 4.
Les valeurs 2 et 4 étant exclues (puisque sinon d, pair, diviserait le nombre impair pipj+2 ce qui est impossible), on en déduit que d=1 et que pipj+2 et 2pipj sont bien premiers entre-eux.
En conséquence de quoi 3pipj+2 et 2pipj sont également premiers entre-eux car si d divise ces deux nombres, il divise à la fois 2pipj et leur différence pipj+2 ce qui implique d=1 d'après ce qui précède.
Les résultats précédents s'étendent sans difficulté aux intersections de plus de trois suites Si* et s'établissent de la même manière :
par exemple, Si* ∩ Sj* ∩ Sk* est la suite arithmétique qui a pour premier terme 3pipjpk+2 et pour raison 2pipjpk et là encore 3pipjpk+2 et 2pipjpk sont premiers entre-eux.
Ainsi, étant assurés de pouvoir appliquer le théorème de densité de Chebotarev aux expressions figurant sous les Σ dans l'égalité précédente, nous avons, pour x infiniment grand (condition d'application du théorème) :
Eu égard aux questions que le lecteur peut être amené à se poser, nous invitons ici celui qui aura pris connaissance des pseudo-égalités ci-dessous à lire attentivement les remarques développées dans la note no 2
Et puisque 2 et les pi sont premiers donc premiers 2 à 2, en tenant compte du fait que φ(2)=1 on a, en vertu d'une propriété élémentaire de l'indicatrice :
Cela dit, la dernière égalité devient (voir la note 3) :
et enfin, puisque pi est premier ∀i, (ce qui entraîne φ(pi)=pi-1) :
L'égalité (****) ci-dessus R(x+2) + δ(x+2) = π(x+2) - 2 = n - 2, qui s'écrit encore : R(x+2) + 𝓅(M*) = π(x+2) - 2 = n - 2, jointe à la précédente donne donc pour x infiniment grand :
c'est-à-dire :
Nous allons, dans ce qui suit, utiliser le troisième théorème de Mertens et la constante de Shah et Wilson (constante des nombres premiers jumeaux) pour évaluer le dernier second membre.
Rappelons que ce troisième théorème de Mertens affirme en substance que, si un entier y tend vers l'infini et si p est un nombre premier inférieur à y, alors, γ étant la constante d'Euler-Mascheroni :
ce qui s'écrit encore :
Si on donne à y la valeur √x, et si on élimine le nombre premier 2 dans ce produit faisant intervenir tous les nombres premiers inférieurs à y, cette égalité devient :
Mais alors, si l'on remarque que la constante C2 des nombres premiers jumeaux, s'écrit :
on peut lui donner la forme ci-dessous faisant intervenir l'égalité de Mertens :
On a donc :
d'où :
et enfin, (ce que nous devions établir) :
La pseudo égalité précédente peut encore s'écrire :
Sous cette forme, ce résultat montre deux choses :
1) que le nombre de sup-jumeaux est infini
2) pourquoi il y a toujours des sup-jumeaux dans l'intervalle [√x+2, x+2]
Le dernier membre de cette égalité étant lentement croissant, on comprend aussi pourquoi les nombres premiers jumeaux se raréfient au fur et à mesure que x croît, et pourquoi ils sont cependant en nombre infini.
Note
Si l'on remplace dans la pseudo égalité ci-dessus x par 22k, autrement dit si l'on prend comme variable l'entier k, cette pseudo égalité devient :
En outre, puisque,
1) les nombres envisagés sont très grands, ce qu'il ne faut pas oublier ni perdre de vue,
2) il s'agit d'ordre de grandeur, ce qui autorise à négliger dans ces égalités les nombres 2 sans nuire au résultat,
on obtient l'écriture simplifiée très significative :
Mieux encore, puisque R(2k) est de plus en plus négligeable devant R(22k) au fur et à mesure de la croissance de k, et que la constante 1,069481699 ne change guère les résultats :
En posant x = 2k, c'est-à-dire k = ln(x)/ln(2), on a alors :
Cette formule, ici établie, est en somme analogue à la pseudo-égalité affichée en rouge ci-dessous, résultant de la conjecture connue qui, dès lors, serait établie :
(Hardy-Littlewood)
Appliqués à de grands nombres, leurs résultats sont très sensiblement les mêmes puisque le dénominateur ln(x) tend vers l'infini (bien que de plus en plus lentement) :
Pour que les deux formules soient identiques, il suffit de remplacer ln(4) par ln(3.744633)
Les exemples numériques ci-dessous pour des valeurs de x croissantes semblent bien confirmer l'exactitude de ces formules :
A
B
C
D
x
R(x)
π(x)
R(x)/π(x)
ln(4)/ln(x) 1,3862944/ln(x)
A - B
(A - B)/A
2 × C2 × π(x)/x 1,3203236 × π(x)/x
A - C
(A - C)/A
2C2/ln(x)
103
35
168
0,208333
0,200687
0,007646
0,0367
0,221814
-0,013481
0,0647
0,191136
104
205
1229
0,166802
0,150515
0,016287
0,0976
0,162268
0,004534
0,0272
0,143352
105
1224
9592
0,127606
0,120412
0,007194
0,0564
0,126645
0,000961
0,0075
0,114682
106
8169
78498
0,104066
0,100343
0,003723
0,0358
0,103643
0,000423
0,0040
0,095568
107
58980
664579
0,088748
0,086008
0,002740
0,0309
0,087746
0,001002
0,0113
0,081916
5.107
239101
3001134
0,079670
0,078200
0,001470
0,0184
0,079249
0,000421
0,0053
0,074479
108
440312
5761455
0,076424
0,075257
0,001166
0,0153
0,076070
0,000354
0,0046
0,071676
109
3424506
50847534
0,067348
0,066895
0,000453
0,0067
0,067135
0,000213
0,0031
0,063712
1010
27412679
455052511
0,060247
0,060206
0,000041
0,0007
0,060081
0,000166
0,0027
0,057341
1011
224376048
4118054813
0,054486
0,054733
-0,000247
0,0045
0,054372
0,000114
0,0021
0,052128
1012
1870585220
37607912018
0,049739
0,050172
-0,000433
0,0087
0,049655
0,000084
0,0017
0,047784
1013
15834664872
346065536839
0,045756
0,046312
-0,000556
0,0121
0,045692
0,000064
0,0014
0,044108
1014
135780321665
3204941750802
0,042366
0,043004
-0,000638
0,0150
0,042232
0,000134
0,0030
0,04058
1015
1177209242304
29844570422669
0,039444
0,040137
-0,000693
0,0175
0,039404
0,000040
0,0010
0,038227
1016
10304195697298
279238341033925
0,036901
0,037629
-0,000727
0,0197
0,036868
0,000033
0,0009
0,035838
On constate alors, sans pour autant en tirer des conclusions définitives, que :
1) la proportion des sup-jumeaux parmi les nombres premiers est de plus en plus faible.
2) les pseudo-égalités semblent d'autant mieux réalisées que x est plus grand.
3) sauf pour la première rangée, C est toujours inférieur à A, ce qui n'est pas le cas pour B.
Corollaire
Avec les notations précédentes, on peut dire qu'il existe une constante ʋ telle que, ∀x
donc en particulier lorsque x tend vers l'infini :
Preuve
n étant toujours π(x+2) nous allons chercher un encadrement de 1/kk', k et k' étant définis par :
Pour x grand, on a : n2 = [π(x+2)]2 ≈ (x+2)×{(x+2)/[ln(x+2)]2}
Or, pour x > 11, l'expression (x+2)/[ln(x+2)]2 a pour valeur un nombre strictement supérieur à 2 et croît rapidement avec x.
(à titre d'exemple, pour x + 2 = 1000, 2000, 20000, 100000, 1000000, 10000000, ce quotient a pour valeur respectivement 20, 34, 203, 754, 5239, 38492)
On peut donc affirmer, sans risque de se tromper, que, pour x > 11, et à plus forte raison pour x grand, n2 > x+2 > x.(cette inégalité est même valable dès que x > 2)
Pour un nombre x strictement supérieur à 3, on a donc n < x < n2 et donc ln(n) < ln(x) < 2 ln(n) ou 1 < ln(x)/ln(n) < 2. Donc k ∈ ]1; 2[ .
D'autre part, toutes les études antérieures menées sur le comportement asymptotique de k' montrent que :
On a donc k' ∈ ]1; 1,25506[ et il en résulte l'encadrement de 1/kk' :
D'où l'on déduit successivement, puisque, x étant grand et π(n)/kk' = n/ln(x) , les détails du calcul faisant intervenir le résultat du théorème étant laissés au lecteur :
Avec les valeurs connues : γ=0.57721566490, eγ=1.78107241799, e-γ=0.56145948356 et C2=0.66016181584 on obtient :
Ainsi, il existe bien une constante ʋ ≈ 1,693034 vérifiant l'énoncé ci-dessus.
La borne inférieure de la double inégalité est en soi une preuve de l'infinité des nombres premiers jumeaux, tandis que la borne supérieure renseigne sur leur raréfaction.
Remarques
(1)
La première inégalité peut être améliorée.
En effet, pour x supérieur ou égal à 121 (par exemple), on a R(√x + 2) > 2.
Donc - R(√x + 2) < -2 et donc R(x + 2) - R(√x + 2) < R(x + 2) - 2
Donc, à plus forte raison, lorsque x est très grand pour justifier le corollaire :
Ce qui autorise à écrire
(2)
Les inégalités précédentes ont été établies pour les valeurs de x vérifiant la condition la plus forte, à savoir x>17,
mais on peut vérifier facilement que la première inégalité est valable, en fait, quel que soit x et aussi que la seconde est valable pour x>8.
Cette remarque est évidemment sans conséquence pour le but poursuivi.
(3)
De tout ce qui précède on peut conclure en disant que, au voisinage de l'infini, il existe une quantité non négligeable de nombres premiers jumeaux dans l'intervalle [√x+2, x+2].
(4)
L'intervalle [√x+2, x+2] contient donc plus de sup-jumeaux que π(π(x+2))/1,693034
La densité de ces jumeaux dans cet intervalle pose dorénavant un problème comparable à celui de la densité des premiers dans l'intervalle [1, n], qui en possède π(n), (objet du théorème des nombres premiers).
Note no 1
Le véritable crible de Sundaram n'est pas celui présenté en haut de cette page, mais le suivant :
3
5
7
9
11
13
15
17
...
3
4
7
10
13
16
19
22
25
...
5
7
12
17
22
27
32
37
42
...
7
10
17
24
31
38
45
52
59
...
9
13
22
31
40
49
58
67
76
...
11
16
27
38
49
60
71
82
93
...
13
19
32
45
58
71
84
97
110
...
15
22
37
52
67
82
97
112
127
...
17
25
42
59
76
93
110
127
144
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
dans lequel les lignes et les colonnes sont des suites arithmétiques ayant pour raisons évidentes les nombres marqués dans les régions en jaune.
On peut montrer que si un nombre n se trouve dans ce tableau, alors 2n + 1 n'est pas premier et qu'à l'inverse, si un nombre n ne se trouve pas dans ce tableau, alors 2n + 1 est premier
ce qui peut se résumer en disant :
ou bien n figure dans ce tableau si et seulement si 2n + 1 n'est pas premier
ou bien n ne figure pas dans ce tableau si et seulement si 2n + 1 est premier.
Si on ajoute l'unité au contenu de chacune des cellules précédentes, on obtient le tableau :
3
5
8
11
14
17
20
23
26
...
5
8
13
18
23
28
33
38
43
...
7
11
18
25
32
39
46
53
60
...
9
14
23
32
41
50
59
68
77
...
11
17
28
39
50
61
72
83
94
...
13
20
33
46
59
72
85
98
111
...
15
23
38
53
68
83
98
113
128
...
17
26
43
60
77
94
111
128
145
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
On a alors la proposition suivante :
Un entier naturel n n'appartient à aucun de ces tableaux si et seulement si 2n - 1 et 2n + 1 sont des nombres premiers jumeaux.
En conséquence de quoi un naturel autre que 2 qui n'appartient à aucun de ces tableaux est un multiple de 3.
Note no 2
On objectera à juste titre que, parmi les sous-suites du type Si* ∩ Sj* ∩ Sk* ∩ ... ∩ ... ∩ Sλ*, formées, comme cela a été dit, avec les multiples impairs des produits pipjpk ... pλ ( i<j<k< ... <λ ), certaines d'entre-elles ne possèdent pas une infinité de termes (ce qui veut dire en fait ne possèdent pas un très grand nombre, mais nécessairement fini, de termes et même, peuvent être vides), et mettent ainsi en échec l'application qui est faite du théorème de Chebotarev qui ne concerne que des suites infinies, prises dans le sens précédent.
Il faut donc bien comprendre que le théorème de Chebotarev ne peut s'appliquer, c'est-à-dire ne peut donner lieu à l'écriture d'expressions utiles, desquelles on peut tirer des conclusions, que pour des suites finis, mais qui contiennent un très grand nombre de termes, car l'infini n'est pas accessible autrement que par ce procédé.
Les suites que nous qualifierons de défectueuses, qui donc contiennent trop peu de termes pour les raisons évoquées, ou qui, même, sont vides (ce seront les seules dont nous nous occuperons dans les exemples qui suivent) et qu'il faudrait rejeter, sont celles pour lesquelles les produits des différents nombres premiers pi qui concourent à leur formation sont peu éloignés de x (et même supérieurs à x dans le cas des suites vides).
Cependant, si on applique le théorème de Chebotarev en tenant compte indûment de ces suites trop courtes, obtenues avec x grand, (nous devons constamment insister sur cet aspect), on ne modifie pas sensiblement le résultat que l'on obtiendrait en les éliminant puisque, lorsque x est grand et que le nombre de premiers considérés devient important, les indicatrices d'Euler de leurs différents produits (ou, si l'on préfère, ce qui est la même chose, les différents produits des indicatrices d'Euler de ces nombres premiers) placées aux dénominateurs deviennent absolument considérables devant n = π(x + 2) placé aux numérateurs, et ce phénomène va s'amplifiant au fur et à mesure que x croît, de sorte que ces termes en excédent tendent de plus en plus vite vers zéro quand x tend vers l'infini.
Autrement dit, les termes qui s'ajoutent et se retranchent indûment dans l'expression, et qui se compensent plus ou moins en raison de l'alternance des signes plus et moins, deviennent négligeables devant les autres termes significatifs, d'où il résulte que la "pseudo-égalité" ne perd rien de son sens puisqu'il n'est en rien question d'établir une égalité rigoureuse entre les deux termes de l'expression concernée.
On doit par ailleurs observer, ce qui n'est pas négligeable, loin de là, que, au fur et à mesure que x croît et donc que le nombre de facteurs des produits pipjpk ... pλ ( i<j<k< ... <λ ) engendrant les sous-suites Si* ∩ Sj* ∩ Sk* ∩ ... ∩ ... ∩ Sλ* augmente, ces produits prennent très rapidement des valeurs considérables dépassant très vite le nombre x.
Il faut donc admettre que le nombre des intersections Si* ∩ Sj* ∩ Sk* ∩ ... ∩ ... ∩ Sλ* contenant un nombre significativement grand d'éléments est relativement très faible en comparaison de la "dimension" de x, même pour des valeurs de x assez petites.
Afin de bien montrer l'importance des considérations précédentes, nous allons voir en détail ce qu'il en est par exemple dans le cas où x = 900, nombre qui n'est pas particulièrement grand
R(√900 + 2) = R(32) = 5
n = π(900 + 2) = 154
Il y a 9 nombres premiers inférieurs à √900 = 30, et ils sont : 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29
Leur produit est égal à 3 234 846 615 (nombre très grand par rapport à 900, plus de 3 500 000 fois plus grand)
Par ailleurs, puisque : 3 × 5 × 7 × 11 = 1155 > 900, toutes les suites formées à partir des multiples impairs du produit de quatre et plus des nombres premiers précédents sont vides.
Il en est de même de certaines suites formées à partir des multiples impairs du produit de trois des nombres premiers précédents puisque 5 × 7 × 29 = 1015 > 900
Les valeurs de l'indicatrice d'Euler qui correspondent à ces premiers sont : φ(3) = 2, φ(5) = 4, φ(7) = 6, φ(11) = 10, φ(13) = 12, φ(17) = 16, φ(19) = 18, φ(23) = 22, φ(29) = 28
(rappelons que si α est un nombre premier, alors φ(α) = α - 1)
d'où la valeur de l'expression donnant approximativement le nombre de premiers de G1, valeur calculée en considérant les résultats de la note 3 :
- 5 + 154 × (1 - 1/2 × 3/4 × 5/6 × 9/10 × 11/12 × 15/16 × 17/18 × 21/22 × 27/28) = - 5 + 154 × (1 - 0.21011352539) = 116.6425
tandis que le nombre véritable de premiers de G1 est 152 - 35 = 117 (le nombre de premiers, sauf 2 et 3, inférieurs à 900 diminué du nombre de sup-jumeaux inférieurs à 900)
On remarquera que l'écart est cependant très faible entre ces deux résultats. Et pourtant :
Dans cet exemple, il y a en tout 511 suites possibles (somme des nombres de combinaisons 1 à 1, 2 à 2, ... , 9 à 9 des 9 nombres premiers, diminuée de l'unité, c'est-à dire 29 - 1 = 512 - 1 = 511)
Puisque 3 × 5 × 7 × 11 = 1155, toutes les suites formées à partir du produit de quatre ou plus de nombres premiers sont donc vides. Leur nombre est 382
Parmi les autres qui sont au nombre de 129 il ne s'en trouve que 35 qui ne sont pas vides.
Les 9 suites formées à partir d'un seul premier en font évidemment partie
Parmi les 36 suites formées à partir du produit de 2 premiers on en compte seulement 20
Parmi les 84 suites formées à partir du produit de 3 premiers on en compte seulement 6
Pour résumer, sur les 511 combinaisons possibles des 9 nombres premiers, il n'y a que 35 combinaisons qui engendrent des suites qui ne sont pas vides et parmi celles-ci, il s'en trouve encore qui n'ont que quelques éléments.
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Si l'on remplace 900 par 1600, les résultats sont les suivants :
R(√1600 + 2) = R(42) = 5
n = π(1600 + 2) = 252
Il y a 11 nombres premiers inférieurs à √1600 = 40, et ils sont : 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37
Leur produit est égal à 3 710 369 067 405 (nombre très grand par rapport à 1600, plus de 2 300 000 000 fois plus grand)
Par ailleurs, puisque : 3 × 5 × 7 × 11 × 13 = 15015 > 1600, toutes les suites formées à partir des multiples impairs du produit de cinq et plus des nombres premiers précédents sont vides.
Il en est de même de certaines suites formées à partir des multiples impairs du produit de quatre et même de trois des nombres premiers précédents puisque 3 × 5 × 7 × 17 = 1785 > 1600 et 3 × 17 × 37 = 1887 > 1600 respectivement
Les valeurs de l'indicatrice d'Euler qui correspondent à ces premiers sont : φ(3) = 2, φ(5) = 4, φ(7) = 6, φ(11) = 10, φ(13) = 12, φ(17) = 16, φ(19) = 18, φ(23) = 22, φ(29) = 28, φ(31) = 30, φ(37) = 36
(rappelons que si α est un nombre premier, alors φ(α) = α - 1)
d'où la valeur de l'expression donnant approximativement le nombre de premiers de G1, valeur calculée en considérant les résultats de la note 3 :
- 5 + 252 × (1 - 1/2 × 3/4 × 5/6 × 9/10 × 11/12 × 15/16 × 17/18 × 21/22 × 27/28 × 29/30 × 35/36) = - 5 + 252 × (1 - 0.197467803955) = 197.2381
tandis que le nombre véritable de premiers de G1 est 249 - 50 = 199 (le nombre de premiers, sauf 2 et 3, inférieurs à 1600, diminué du nombre de sup-jumeaux inférieurs à 1600)
On remarquera que l'écart est cependant très faible entre ces deux résultats. Et pourtant là encore :
Dans cet exemple, il y a en tout 2047 suites possibles (somme des nombres de combinaisons 1 à 1, 2 à 2, ... , 11 à 11 des 11 nombres premiers, diminuée de l'unité, c'est-à dire 211 - 1 = 2048 - 1 = 2047). 1924 sont vides (94%) et 123 seulement ne le sont pas (6%)
Voici, de façon détaillée, les résultats obtenus. En combinant les nombres premiers précédents :
1 à 1, on obtient 0 suite vide sur un total de 11.
2 à 2, on obtient 0 suite vide sur un total de 55.
3 à 3, on obtient 110 suites vides sur un total de 165.
4 à 4, on obtient 328 suites vides sur un total de 330.
5 à 5, on obtient 462 suites vides sur un total de 462.
6 à 6, on obtient 462 suites vides sur un total de 462.
7 à 7, on obtient 330 suites vides sur un total de 330.
8 à 8, on obtient 165 suites vides sur un total de 165.
9 à 9, on obtient 55 suites vides sur un total de 55.
10 à 10, on obtient 11 suites vides sur un total de 11.
11 à 11, on obtient 1 suite vide sur un total de 1.
Il semble donc que l'on soit en droit d'estimer, puisque ce phénomène ne peut que s'amplifier et bien que ce postulat ne soit pas établi à l'aide des méthodes mathématiques habituelles, que l'usage, quoique abusif, qui est fait ici du théorème de Chebotarev soit parfaitement justifié jusqu'à preuve du contraire.
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Afin de rendre ces remarques relativement évidentes, voyons sur des exemples comment se traduisent ces observations:
Prenons pour x une valeur quelconque de l'intervalle [121, 168[ , dont la racine carrée appartient à [11, 13[ ; par exemple 143 pour fixer les idées.
En s'aidant du programme proposé juste après la présentation des suites Si*, et de celui qui affiche les valeurs de l'indicatrice, nous constatons, pour les valeurs de x de cet intervalle, que :
1. les nombres premiers strictement inférieurs à 13, concernés pour confectionner les dites suites sont : 3, 5, 7 et 11
2. φ(3) = 2, φ(5) = 4, φ(7) = 6, φ(11) = 10
φ(3)φ(5) = 8, φ(3)φ(7) = 12, φ(3)φ(11) = 20, φ(5)φ(7) = 24, φ(5)φ(11) = 40, φ(7)φ(11) = 60
φ(3)φ(5)φ(7) = 48, φ(3)φ(5)φ(11) = 80, φ(3)φ(7)φ(11) = 120, φ(5)φ(7)φ(11) = 240
φ(3)φ(5)φ(7)φ(11) = 480
Exemple 1 avec x=121
On a π(x) = π(121) = 30 n = π(x + 2) = π(121 + 2) = 30
S2* = { 11, 17, 23, 29, 35, 41, 47, 53, 59, 65, 71, 77, 83, 89, 95, 101, 107, 113, 119 }
S3* = { 17, 27, 37, 47, 57, 67, 77, 87, 97, 107, 117 }
S4* = { 23, 37, 51, 65, 79, 93, 107, 121 }
S5* = { 35, 57, 79, 101, 123 }
S2* ∩ S3* = { 17, 47, 77, 107 }
S2* ∩ S4* = { 23, 65, 107 }
S2* ∩ S5* = { 35, 101 }
S3* ∩ S4* = { 37, 107 }
S3* ∩ S5* = { 57 }
S4* ∩ S5* = { 79 }
S2* ∩ S3* ∩ S4* = { 107 }
S2* ∩ S3* ∩ S5* = ∅
S2* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
S3* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
S2* ∩ S3* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
Si maintenant nous effectuons les calculs en prenant en compte toutes les suites précédentes, nous obtenons, puisque R(√121 + 2) = R(13) = 3 :
- 3 + (30/2+30/4+30/6+30/10) - (30/8+30/12+30/20+30/24+30/40+30/60) + (30/48+30/80+30/120+30/240) - 30/480
= - 3 + 30 × (1 - 1/2×3/4×5/6×9/10) = -3 + 30 × (1 - 0,28125) = -3 + 30 × 0,71875 = 18,5625 (en application de la note no 3)
Et si nous négligeons les quatre derniers termes de cette somme, qui correspondent aux quatre suites vides, nous obtenons :
-3 + (30/2+30/4+30/6+30/10) - (30/8+30/12+30/20+30/24+30/40+30/60) + (30/48) = 17,875
Tandis que G1 a 18 nombres premiers qui sont : 11, 17, 23, 29, 37, 41, 47, 53, 59, 67, 71, 79, 83, 89, 97, 101, 107, 113
Le nombre de sup-jumeaux inférieurs à 121 est donc R(121) = π(121) - (18 + 2) = 30 - (18 + 2) = 10
Exemple 2 avec x=143
On a π(x) = π(143) = 34 n = π(x + 2) = π(143 + 2) = 34
S2* = { 11, 17, 23, 29, 35, 41, 47, 53, 59, 65, 71, 77, 83, 89, 95, 101, 107, 113, 119, 125, 131, 137, 143 }
S3* = { 17, 27, 37, 47, 57, 67, 77, 87, 97, 107, 117, 127, 137 }
S4* = { 23, 37, 51, 65, 79, 93, 107, 121, 135 }
S5* = { 35, 57, 79, 101, 123, 145 }
S2* ∩ S3* = { 17, 47, 77, 107, 137 }
S2* ∩ S4* = { 23, 65, 107 }
S2* ∩ S5* = { 35, 101 }
S3* ∩ S4* = { 37, 107 }
S3* ∩ S5* = { 57 }
S4* ∩ S5* = { 79 }
S2* ∩ S3* ∩ S4* = { 107 }
S2* ∩ S3* ∩ S5* = ∅
S2* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
S3* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
S2* ∩ S3* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
Si maintenant nous effectuons les calculs en prenant en compte toutes les suites précédentes, nous obtenons, puisque R(√143 + 2) = R(13,95) = 3 :
-3 + (34/2+34/4+34/6+34/10) - (34/8+34/12+34/20+34/24+34/40+34/60) + (34/48+34/80+34/120+34/240) - 34/480
= - 3 + 34 × (1 - 1/2×3/4×5/6×9/10) = -3 + 34 × (1 - 0,28125) = -3 + 34 × 0,71875 = 21,4375 (en application de la note no 3)
Et si nous négligeons les quatre derniers termes de cette somme, qui correspondent aux quatre suites vides, nous obtenons :
- 3 + (34/2+34/4+34/6+34/10) - (34/8+34/12+34/20+34/24+34/40+34/60) + (34/48) = 20,6583
Tandis que G1 a 21 nombres premiers qui sont : 11, 17, 23, 29, 37, 41, 47, 53, 59, 67, 71, 79, 83, 89, 97, 101, 107, 113, 127, 131, 137
Le nombre de sup-jumeaux inférieurs à 143 est donc R(143) = π(143) - (21 + 2) = 34 - (21 + 2) = 11
Exemple 3 avec x=168
On a π(x) = π(168) = 39 n = π(x + 2) = π(168 + 2) = 39
S2* = { 11, 17, 23, 29, 35, 41, 47, 53, 59, 65, 71, 77, 83, 89, 95, 101, 107, 113, 119, 125, 131, 137, 143, 149, 155, 161, 167 }
S3* = { 17, 27, 37, 47, 57, 67, 77, 87, 97, 107, 117, 127, 137, 147, 157, 167 }
S4* = { 23, 37, 51, 65, 79, 93, 107, 121, 135, 149, 163 }
S5* = { 35, 57, 79, 101, 123, 145, 167 }
S2* ∩ S3* = { 17, 47, 77, 107, 137, 167 }
S2* ∩ S4* = { 23, 65, 107, 149 }
S2* ∩ S5* = { 35, 101, 167 }
S3* ∩ S4* = { 37, 107 }
S3* ∩ S5* = { 57, 167 }
S4* ∩ S5* = { 79 }
S2* ∩ S3* ∩ S4* = { 107 }
S2* ∩ S3* ∩ S5* = { 167 }
S2* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
S3* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
S2* ∩ S3* ∩ S4* ∩ S5* = ∅
Si maintenant nous effectuons les calculs en prenant en compte toutes les suites précédentes, nous obtenons, puisque R(√168 + 2) = R(14,96) = 3 :
- 3 + (39/2+39/4+39/6+39/10) - (39/8+39/12+39/20+39/24+39/40+39/60) + (39/48+39/80+39/120+39/240) - 39/480
= - 3 + 39 × (1 - 1/2×3/4×5/6×9/10) = -3 + 39 × (1 - 0,28125) = -3 + 39 × 0,71875 = 25,03125 (en application de la note no 3)
Et si nous négligeons les trois derniers termes de cette somme, qui correspondent aux trois suites vides, nous obtenons :
-3 + (39/2+39/4+39/6+39/10) - (39/8+39/12+39/20+39/24+39/40+39/60) + (39/48+39/80) = 24,625
Tandis que G1 a 25 nombres premiers qui sont : 11, 17, 23, 29, 37, 41, 47, 53, 59, 67, 71, 79, 83, 89, 97, 101, 107, 113, 127, 131, 137, 149, 157, 163, 167
Le nombre de sup-jumeaux inférieurs à 168 est donc R(168) = π(168) - (25 + 2) = 39 - (25 + 2) = 12
**********
Quoi qu'il en soit, il est possible de consolider d'une autre manière le point de vue précédent.
Cela consiste à examiner ce qui se passe lorsque l'on fait varier le nombre x de 1000 en 1000 et à comparer les valeurs réelles du cardinal de G1 avec celles que l'on obtient en exécutant le calcul comme il est expliqué plus haut.
On pourrait d'ailleurs, avec des moyens de calcul performants, aller assez loin pour se faire un opinion relativement précise de la situation, en l'absence de preuves rigoureusement établies.
C'est ce qui a été tenté ici jusqu'à x = 15 000 000, les résultats étant donnés dans le tableau ci-dessous assez conséquent.
(Les valeurs placées dans les colonnes nos 6 et 7 sont celles qui servent au calcul des valeurs approchées, colonne 8)
x
A π(x) - 2
B R(x)
Card(G1) = A - B (Valeurs exactes)
√x
R(√x + 2)
π(x + 2)
Card(G1) = D (Valeurs calculées)
E D - (A - B)
E/(A - B) en %
1000
166
35
131
31,62
5
168
129
-2
1,52
2000
301
61
240
44,72
6
303
240
0
0
3000
428
81
347
54,77
6
431
347
0
0
4000
548
103
445
63,24
7
551
448
3
0,67
5000
667
126
541
70,71
7
669
547
6
1,10
6000
781
143
638
77,45
8
783
644
6
0,94
7000
898
162
736
83,66
8
901
746
10
1,35
8000
1005
175
830
89,44
8
1007
837
7
0,84
9000
1115
189
926
94,86
8
1118
930
4
0,43
10000
1227
205
1022
100
8
1229
1025
3
0,29
11000
1333
221
1112
104,88
9
1335
1118
6
0,53
12000
1436
235
1201
109,54
10
1438
1208
7
0,58
13000
1545
246
1299
114,01
10
1548
1303
4
0,30
14000
1650
261
1389
118,32
10
1652
1391
2
0,14
15000
1752
272
1480
122,47
10
1754
1478
-2
0,13
16000
1860
284
1576
126,49
10
1863
1570
-6
0,38
17000
1958
297
1661
130,38
10
1960
1655
-6
0,36
18000
2062
315
1747
134,16
10
2064
1746
-1
0,05
19000
2156
327
1829
137,84
11
2159
1828
-1
0,05
20000
2260
342
1918
141,42
11
2262
1918
0
0
21000
2358
357
2001
144,91
11
2361
2002
1
0,04
22000
2462
372
2090
148,32
11
2464
2090
0
0
23000
2562
388
2174
151,65
12
2564
2180
6
0,27
24000
2666
402
2264
154,91
12
2669
2269
5
0,22
25000
2760
408
2352
158,11
12
2762
2351
-1
0,04
26000
2858
420
2438
161,24
12
2860
2435
-3
0,12
27000
2959
431
2528
164,31
12
2961
2524
-4
0,15
28000
3053
446
2607
167,33
12
3056
2608
1
0,03
29000
3156
458
2698
170,29
12
3158
2696
-2
0,07
30000
3243
467
2776
173,20
12
3245
2773
-3
0,10
31000
3339
478
2861
176,06
12
3341
2855
-6
0,2
32000
3430
491
2939
178,88
12
3432
2934
-5
0,17
33000
3536
510
3026
181,65
13
3538
3029
3
0,09
34000
3636
523
3113
184,39
13
3638
3115
2
0,06
35000
3730
539
3191
187,08
13
3732
3196
5
0,15
36000
3822
550
3272
189,73
13
3824
3275
3
0,09
37000
3921
559
3362
192,35
14
3923
3362
0
0
38000
4015
571
3444
194,93
14
4017
3446
2
0,05
39000
4105
582
3523
197,48
15
4107
3525
2
0,05
40000
4201
591
3610
200
15
4203
3611
1
0,02
41000
4289
599
3690
202,48
15
4291
3687
-3
0,08
42000
4390
611
3779
204,93
15
4392
3774
-5
0,13
43000
4492
623
3869
207,36
15
4494
3862
-7
0,18
44000
4577
634
3943
209,76
15
4579
3935
-8
0,20
45000
4673
645
4028
212,13
15
4675
4021
-7
0,17
46000
4759
652
4107
214,47
15
4761
4096
-11
0,26
47000
4849
664
4185
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21
14852
13010
-18
0,13
163000
14931
1828
13103
403,73
21
14933
13081
-22
0,16
164000
15014
1838
13176
404,96
21
15016
13154
-22
0,16
165000
15091
1845
13246
406,20
21
15094
13222
-24
0,18
166000
15171
1853
13318
407,43
21
15173
13291
-27
0,20
167000
15252
1861
13391
408,65
21
15254
13362
-29
0,21
168000
15335
1870
13465
409,87
21
15337
13440
-25
0,18
169000
15408
1874
13534
411,09
21
15410
13504
-30
0,22
170000
15495
1882
13613
412,31
21
15497
13580
-33
0,24
200000
17982
2160
15822
447,21
23
17984
15792
-30
0,18
300000
25995
2994
23001
547,72
25
33860
22931
-70
0,30
400000
33858
3804
30054
632,45
28
33860
29963
-91
0,30
500000
41536
4565
36971
707,10
30
41538
36840
-131
0,35
1000000
78496
8169
70327
1000
35
78498
70070
-257
0,36
2000000
148931
14871
134060
1414,2
46
148933
133690
-370
0,27
3000000
216814
20932
195882
1732,05
55
216816
195282
-600
0,30
4000000
283144
26860
256284
2000,00
63
283146
255540
-744
0,29
5000000
348511
32463
316048
2236,06
67
348513
314992
-1056
0,33
6000000
412847
37916
374931
2449,48
72
412849
373687
-1244
0,33
7000000
476646
43259
433387
2645,75
74
476648
431778
-1609
0,37
8000000
539775
48618
493157
2828,42
80
539777
489487
-1670
0,34
9000000
602487
53867
548620
3000,00
82
602489
546667
-1953
0,36
10000000
664577
58980
605597
3162,27
83
664579
603421
-2176
0,35
11000000
726515
64040
6662475
3316,62
85
726517
660162
-2313
0,35
12000000
788058
69011
719047
3464,10
92
788060
716395
-2652
0,36
13000000
849250
73897
775353
3605,55
97
849252
772417
-2935
0,37
14000000
910075
78784
831291
3741,65
98
910077
828170
-3121
0,37
15000000
970702
83660
887042
3872,98
101
970704
883664
-3378
0,38
Comme on peut le remarquer, à l'observation des résultats, les écarts sont relativement petits et vont en croissant lentement au fur et à mesure que x augmente, ce qui n'a rien de surprenant.
Cependant, l'erreur commise reste aux environs de 3 pour mille ce qui est peu et même remarquable.
En outre, l'examen de l'avant dernière colonne donne à réfléchir puisque les valeurs calculées pour G1 sont, sauf pour quelques valeurs de x du début du tableau, toujours inférieures aux valeurs réelles (colonne 4), cette constatation pouvant étayer la thèse précédente.
Cela ne veut pas dire pour autant que, pour x très grand, les résultats seront comparables à ceux qui précèdent.
Note no 3
L'opération qui consiste à transformer la somme en un produit comme cela a été fait plus haut :
s'appuie sur des identités élémentaires qui, dans leur plus simple expression, se traduisent par :
et qui se généralisent facilement à un nombre quelconque de naturels non nuls par un raisonnement par récurrence.
Note no 4
Nombre de jumeaux
x
103
104
105
106
107
108
109
R(x)
35
205
1224
8169
58980
440312
3424506
x
1010
1011
1012
1013
1014
1015
1016
R(x)
27412679
224376048
1870585220
15834664872
135780321665
1177209242304
10304195697298
Note no 5
Puisqu'il est établi qu'il y a une infinité de nombres premiers jumeaux, on peut alors se demander s'il est possible d'exprimer R(x+2) pour tout entier x.
L'inégalité ci-dessous, rencontrée au terme de la démonstration du théorème :
entraîne-t-elle, en particulier, la suivante ?
On ne peut l'affirmer en l'absence d'une démonstration, mais on peut le conjecturer.
Toujours est-il qu'ici, un programme informatique approprié serait d'un grand secours et guiderait les recherches dans la bonne direction en utilisant une base de données comportant un nombre important de jumeaux (voir la référence no 15)
Quant au calcul de π(x+2), on peut utiliser la fonction Li(x) à défaut de pouvoir obtenir les valeurs réelles.
Quoi qu'il en soit, l'inégalité précédente est vérifiée pour tout x inférieur à 5.107
A toutes fins utiles, on trouvera en bas de page cinq liens affichant les listes des 970 704 nombres premiers numérotés inférieurs à 15 000 000, et utiles pour la note suivante
Note no 6
Les mêmes moyens peuvent servir pour illustrer le corollaire, bien que ce qu'il énonce soit valable pour des valeurs de x qui tendent vers l'infini.
Cependant, il est tout à fait remarquable que le corollaire soit vérifié pour tout x.
Le tableau suivant montre, grâce à une série de valeurs, comment R(x+2) - R(√x+2) s'écarte de plus en plus de la partie entière de sa borne inférieure π(π(x+2))/1,693034 - 2
x+2
√x+2
R(x+2)
R(√x+2)
A = R(x+2) - R(√x+2)
π(x+2)
π(π(x+2))
A - B
103
33
35
5
30
168
39
21
9
2×103
46
61
6
55
303
62
34
21
3×103
56
81
6
75
430
82
46
29
4×103
65
103
7
96
550
101
57
39
5×103
72
126
7
119
669
121
69
50
6×103
79
143
8
135
783
137
78
57
7×103
85
162
8
154
900
154
88
66
8×103
91
175
8
167
1007
168
97
70
9×103
96
189
8
181
1117
187
108
73
104
102
205
8
197
1229
201
116
81
2×104
143
342
11
331
2262
335
195
136
3×104
175
467
12
455
3245
457
267
188
4×104
202
591
15
576
4203
575
337
239
5×104
225
705
15
690
5133
685
402
288
6×104
246
811
17
794
6057
790
464
330
7×104
266
905
17
888
6935
890
523
365
8×104
284
1007
19
988
7837
990
582
406
9×104
302
1116
19
1097
8713
1086
639
458
105
318
1224
20
1204
9592
1184
697
507
2×105
449
2160
23
2137
17984
2062
1215
922
3×105
549
2994
25
2969
25997
2859
1686
1283
4×105
634
3804
28
3776
33860
3626
2139
1637
5×105
709
4565
30
4535
41538
4343
2563
1972
6×105
776
5331
30
5301
49098
5045
2977
2324
7×105
838
6061
33
6028
56543
5736
3386
2642
8×105
896
6766
35
6731
63951
6411
3784
2947
9×105
950
7472
35
7437
71274
7056
4165
3272
106
1002
8169
35
8134
78498
7702
4547
3587
2×106
1416
14871
46
14825
148933
13752
8120
6705
3×106
1734
20932
55
20877
216816
19349
11426
9451
4×106
2002
26860
61
26799
283146
24695
14584
12215
5×106
2238
32463
67
32396
348513
29859
17634
14762
6×106
2451
37916
72
37844
412849
34833
20572
17272
7×106
2647
43259
74
43185
476648
39755
23479
19706
8×106
2830
48618
80
48538
539777
44559
26317
22221
9×106
3002
53867
82
53785
602489
49290
29111
24674
107
3164
58980
83
58897
664579
53911
31841
27056
1,5×107
3874
83660
101
83559
970704
76399
45124
38435
Note no 7
n
π(n)
li(n)
n/ln(n)
n / (ln(n) - 1)
101
4
6
4
8
102
25
30
22
27
103
168
178
145
169
104
1 229
1 246
1 086
1 218
105
9 592
9 630
8 686
9 512
106
78 498
78 627
72 382
78 030
107
664 579
664 918
620 421
661 459
108
5 761 455
5 762 209
5 428 681
5 740 304
109
50 847 534
50 849 235
48 254 942
50 701 542
1010
455 052 512
455 055 615
434 294 482
454 011 971
1011
4118054813
4 118 066 401
3 948 131 654
4 110 416 301
1012
36 607 912 018
37 607 950 281
36 191 206 825
37 550 193 650
1013
346 065 536 839
346 065 645 810
334 072 678 387
345 618 860 221
1014
3 204 941 750 802
3 204 942 065 692
3 102 103 442 166
3 201 414 635 781
1015
29 844 570 422 669
29 844 571 475 287
28 952 965 460 217
29 816 233 849 001
1016
279 238 341 033 925
279 238 344 248 557
271 434 051 189 532
279 007 258 230 820
1017
2 623 557 157 654 233
2 623 557 165 610 822
2 554 673 422 960 305
2 621 647 966 812 031
1018
24 739 954 287 740 860
24 739 954 309 690 415
24 127 471 216 847 324
24 723 998 785 919 976
1019
234 057 667 276 344 607
234 057 667 376 222 382
228 576 043 106 974 646
233 922 961 602 470 391
1020
2 220 819 602 560 918 840
2 220 819 602 783 663 483
2 171 472 409 516 259 138
2 219 671 974 013 732 243
1021
21 127 269 486 018 731 928
21 127 269 486 616 126 182
20 680 689 614 440 563 221
21 117 412 262 909 985 552
1022
201 467 286 689 315 906 290
201 467 286 691 248 261 498
197 406 582 683 296 285 296
201 381 995 844 659 893 518
1023
1 925 320 391 606 803 968 923
1 925 320 391 614 054 155 139
1 888 236 877 840 225 337 614
1 924 577 459 166 813 514 800
1024
18 435 599 767 349 200 867 866
18 435 599 767 366 347 775 144
18 095 603 412 635 492 818 797
18 429 088 896 563 917 716 963
1025
176 846 309 399 143 769 411 680
176 846 309 399 198 930 392 619
173 717 792 761 300 731 060 452
176 788 931 049 963 678 496 486
1026
1 699 246 750 872 437 141 327 603
1 699 246 750 872 593 033 005 724
1 670 363 391 935 583 952 504 342
1 698 738 497 929 718 386 117 081
1027
16 352 460 426 841 680 446 427 399
16 352 460 426 842 189 113 085 405
16 084 980 811 231 549 172 264 034
16 347 937 065 228 978 294 751 933
Note no 8
Valeur de la constante d'Euler-Mascheroni (10 000 décimales) :
Valeur de la constante de Shah et Wilson :
C2 = 0.6601618158 4686957392 7812110014 5557784326 2336028473 3413319448 4233354056 4230449527 7143760031 4138398679 11779 ...
Note no 9
Il existe un critère simple, mais inutilisable pour de grands nombres, permettant de dire si deux nombres n et n+2 sont des nombres premiers (donc jumeaux).
Ce critère est exposé ci-dessous.
Proposition
Si n est un entier strictement supérieur à 1 alors les énoncés suivants sont équivalents :
A) n et n+2 sont deux nombres premiers
B) 4 × [(n-1)! + 1] + n ≡ 0 mod[n(n+2)] (0)
Preuve
1) A ⇒ B
n+2 étant premier, on a, d'après le théorême de Wilson (n+1)! + 1 ≡ 0 mod(n+2) (I)
Or n ≡ -2 mod(n+2) et n+1 ≡ -1 mod(n+2) donc n × (n+1) ≡ 2 mod(n+2)
On en déduit que
(n+1)! + 1 = (n-1)! × n × (n+1) + 1 ≡ 2 × (n-1)! + 1 mod(n+2) (II)
On tire alors de (I) et (II) : 2 × (n-1)! + 1 ≡ 0 mod(n+2)
Il existe donc un entier p tel que 2 × (n-1)! + 1 = p(n+2) = pn + 2p (III)
D'où il résulte que 2 × (n-1)! + 1 ≡ 2p mod(n) (IV)
Mais, n étant premier, on a aussi : (n-1)! + 1 ≡ 0 mod(n)
ce qui s'écrit encore : (n-1)! ≡ -1 mod(n) ou 2 × (n-1)! ≡ -2 mod(n) ou 2 × (n-1)! + 1 ≡ -1 mod(n) (V)
On tire alors de (IV) et (V) : -1 ≡ 2p mod(n)
Il existe donc un entier q tel que 2p = -1 + qn
Mais, de (III) on tire : 4 × (n-1)! + 2 = 2p(n+2) = (-1 + qn)(n+2) = - n - 2 + qn(n+2)
Egalité qui permet d'écrire : 4 × (n-1)! + 4 + n = qn(n+2), c'est-à-dire : 4 × [(n-1)! + 1] + n ≡ 0 mod[n(n+2)] C.Q.F.D.
2) B ⇒ A
L'hypothèse 4 × [(n-1)! + 1] + n ≡ 0 mod[n(n+2)] (0) implique qu'il existe un entier p tel que 4 × (n-1)! + 4 + n = pn(n+2) (VI)
Cela dit, nous allons montrer par l'absurde que n est impair.
Supposons donc que n est pair, et donc que n+2 l'est également.
Alors l'un de ces deux nombres pairs consécutifs est forcément un multiple de 4 et deux cas se présentent alors.
1er cas n est multiple de 4.
Dans ce cas, il existe un entier q tel que n = 4q (q<n)
L'égalité (VI) devient alors 4 × (n-1)! + 4 + 4q = p × 4q × (n+2), c'est-à-dire (n-1)! + 1 + q = pq(n+2)
q divise donc le premier membre de cette égalité et donc aussi (n-1)! + 1
Mais q divise aussi (n-1)! car q<n, et donc aussi la différence [(n-1)! + 1] - (n-1)! c'est-à-dire 1
On a donc q=1 et donc n=4 ce qui est impossible puisqu'autrement on aurait, d'après (0) 4 × [(4-1)! + 1] + 4 = 32 ≡ 0 mod[4(4+2)] ce qui est absurde
n ne peut donc être un multiple de 4 et ce cas est à rejeter.
2ième cas n+2 est multiple de 4.
Dans ce cas, il existe un entier q tel que n+2 = 4q, ce qui s'écrit encore n ≡ -2 mod(4)
Dès lors, de (VI) on tire : n = pn × (4q) - 4 × (n-1)! - 4 = 4 × [pnq - (n-1)! - 1] ≡ 0 mod(4)
On a donc 0 ≡ -2 mod(4) ce qui est absurde
n+2 ne peut donc être un multiple de 4 et ce cas est à rejeter.
Il résulte donc de ce qui précède que n est impair
Ce point étant acquis, l'hypothèse 4 × [(n-1)! + 1] + n ≡ 0 mod[n(n+2)] (0) implique évidemment 2 × [2 × (n-1)!] + (4 + n) ≡ 0 mod(n+2) (VII)
L'hypothèse 4 × [(n-1)! + 1] + n ≡ 0 mod[n(n+2)] (0) implique 4 × [(n-1)! + 1] ≡ 0 mod(n)
n étant impair et donc premier avec 4 divise donc (n-1)! + 1, ce qui signifie que n est premier d'après le théorème de Wilson. C.Q.F.D.
Par ailleurs, on a d'une part 2 × (n-1)! ≡ (n+1)! mod(n+2) (voir II) et d'autre part 4 + n ≡ 2 mod(n+2)
Cela entraîne, en considérant (VII) 2 × (n+1)! + 2 ≡ 0 mod(n+2) ou 2 × [(n+1)!+ 1] ≡ 0 mod(n+2)
n+2 étant impair et donc premier avec 2 divise donc (n+1)! + 1, ce qui signifie que n+2 est premier d'après le théorème de Wilson. C.Q.F.D.
Exemple
Nous savons que les entiers n=29 et n+2=31 sont des premiers jumeaux. Appliquons leur le critère précédent.
Il s'agit de vérifier que 4 × [28! + 1] + 29 ≡ 0 mod(29 × 31)
Ou que 4 × [304 888 344 611 713 860 501 504 000 000 + 1] + 29 ≡ 0 mod(899)
Ou que 4 × 304 888 344 611 713 860 501 504 000 001 + 29 est divisible par 899.
Ou que 1 219 553 378 446 855 442 006 016 000 003 est divisible par 899.
Le quotient est en effet l'entier 1 356 566 605 613 854 774 200 240 267.