Recherche sur le site



Dom François Clément est né à Bèze près de Dijon en 1713 et est mort d'apoplexie à Paris le vendredi 29 mars 1793. Il fit ses premières études au collège des jésuites de Dijon. Peu après sa profession, en 1731, il fut envoyé par ses supérieurs aux Blancs-Manteaux pour aider au travail de la congrégation de Saint-Maur. Il se mit au travail avec une telle ardeur qu'à l'âge de 25 ans il fut obligé d'interrompre ses travaux qu'il ne reprit que 10 ans plus tard avec une nouvelle santé. Infatigable travailleur il se contente alors de 2 ou 3 heures de sommeil par jour et travaille aux préparatifs des 11ième et 12ième volumes (Paris 1786) portant sur les années 1141 à 1167 de «l'Histoire littéraire de la France» de dom Rivet. Il avait réuni la plus grande partie des matériaux du volume suivant quand il fut chargé, avec Dom Brial, de remplacer Dom Poirier pour la réédition du «Recueil des historiens des gaules et de la France», travail qui avait été entrepris par Dom Bouquet en 1738. Ces volumes contiennent en tout 439 documents originaux et représentent 13 années de travail.
Dom Maurice d'Antine avait conçu un grand ouvrage destiné à constater de manière précise les dates des évènements historiques.
A l'aide de ses tables, Dom Charles Clémencet, avec la collaboration de Maur Dantine et d'Ursin Durand, avait composé en 1750 «L'art de vérifier les dates ou faits historiques des chartes, des chroniques, et anciens monuments depuis la naissance de Jésus-Christ, par le moyen d'une table chronologique, où l'on trouve les années de Jésus-Christ et de l'Ere d'Espagne, les Indictions, le Cycle pascal, les Pâques de chaque année, les Cycles solaires et lunaires. Avec un Calendrier perpétuel, l'Histoire abrégée des conciles, des papes, des empereurs romains, grecs, français, allemands et turcs; des rois de France, d'Espagne et d'Angleterre, d'Ecosse, de Lombardie, de Sicile, de Jérusalem, etc., des ducs de Bourgogne, de Normandie, de Bretagne ; des Comtes de Toulouse, de Champagne et de Blois par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint Maur.». Mais sa chronologie présentait bien des erreurs et des omissions.

Après avoir classé les manuscrits de l'importante bibliothèque jésuite du Collège de Clermont, Dom Clément en fit une révision complète, et, contrairement à son maître Dom Dom Charles Clémencet, il ne se laissa pas enfermer par des préjugés contre les jésuites ou contre les jansénistes et il en donna une nouvelle édition en 1770, 1 seul volume in-folio, sous le titre : «L'Art de vérifier les dates historiques, des chartes, des chroniques et autres monuments, depuis la naissance de J.-C.».
Peu satisfait de son travail, il le refondit en entier et en donna une édition bien supérieure en 3 volumes in-folio, sous le titre : «L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur, par le moyen d'une table chronologique», qui parurent à Paris, chez Alexandre Jombert jeune, le premier en 1783, le deuxième en 1784 et le troisième en 1787 , auxquels il ajouta des tables en 1792.
Cet ouvrage, qui a demandé 13 années de travail et qui fait encore autorité au XIXe siècle en chronologie, est, selon le Dictionnaire Bouillet, un des plus beaux monuments d'érudition du XVIIIe siècle. Il en fut récompensé par la nomination par le roi de membre du comité chargé de publier la collection des chartes, des diplômes et des actes relatifs à l'histoire de France. En même temps, il fut admis en 1785, au titre de membre associé, à l'Académie des Inscriptions.

A la révolution, il se retira chez son petit neveu Duboy-Laverne qui était directeur de l'imprimerie nationale et chez qui il s'employa à rédiger un complément à «L'art de vérifier les dates», comprenant les temps antérieurs à l'ère chrétienne.
Alors qu'il avait réuni un grand nombre de matériaux pour une quatrième édition bien plus considérable, il mourut subitement d'une attaque d'apoplexie à l'âge de 79 ans.
M. Vitton de Saint-Allais, ayant acheté les manuscrits, publia une nouvelle édition en 18 volumes en 1818-1819, moins estimée. Il donna aussi en 1820 «L'art de vérifier les dates avant l'ère chrétienne» ouvrage posthume de Clément. Enfin, M. Julien de Courcelles, et ensuite M. Fortin d'Urban donnèrent une suite sous le titre «L'art de vérifier les dates depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours».
Curieusement, Dom François Clément place la création en 4964 avant Jésus Christ (pour Bossuet c'était en 4004 et pour P. Labbe, jésuite, en 4053).
On notera enfin qu'à proximité de l'Eglise Saint-Germain-des-Prés, une rue de Paris est dédiée à la mémoire de Clément ( Cliquer ici pour voir l'emplacement en grossissant la carte à son maximum).

       la congrégation de Saint-Maur     Montfaucon